Découvertes

Aléria, les premiers pompiers étaient des prisonniers

Correspondant pour "Corse matin", Mai2660 nous fait partager un article publié dernièrement dans le quotidien Corse.

Texte : Marc-Ange Ingrand, photos : DC (cliquez sur les photos pour les agrandir)

L'histoire des pompiers, avec « une grande hache »

Les premiers pompiers sur Aléria (Haute-Corse) furent des détenus du pénitencier de Casabianda. Une brigade créée au début des années 50, sur la base d'une initiative portée à bras le corps par le premier directeur de la prison. L'histoire des pompiers avec « une grande hache », évidemment !
Tandis que la seconde guerre mondiale s'achève, au sud d'Aléria, le domaine de Casabianda est en pleine mutation. En juin 1948, les portes du pénitencier s'ouvrent, si tant est qu'il soit permis de le dire ainsi ! Précédemment domaine agricole, propriété « des ponts et chaussées » comme le confiait un fin connaisseur, les premiers détenus investissent les lieux. Selon un document que nous avons pu consulter, la majorité de ces prisonniers purgeaient des peines après avoir été « condamnés pour faits de collaboration ou pour intelligence avec l'ennemi. » Des hommes qui pour « 80% » d'entre eux, « avaient moins de 45 ans ». En février 1949, Roger Dumas prend ses fonctions de directeur au pénitencier agricole de Casabianda. Avec le « souci d'entretenir de bons rapports avec son environnement proche », il prend à bras le corps une initiative personnelle. Les prisonniers vont désormais armer « une brigade de lutte contre les incendies, très populaire auprès des villageois ». Ainsi, les pompiers d'Aléria voient le jour au tout début des années 50.


A bras le corps


En guise de véhicules, ils disposaient de deux Jeep tractant chacune un dévidoir. L'une des deux servait aussi à remorquer une pompe. Selon nos informations, le téléphone aurait déjà été raccordé au pénitencier aux premières heures de sa création. Un outil qui aurait aussi permis l'alerte de ces secours. Néanmoins, le retentissement de cloches sur le pénitencier, et celui des églises alentours, parait plus cohérent avec l'époque de référence. Il n'a pas été permis non plus d'établir le rayon d'action exact de ces pompiers ? Étendaient-ils leurs compétences sur l'ensemble de la plaine orientale, jusque dans les villages de l'intérieur ? Bien plus sûr, les feux auraient été nombreux en ces temps reculés, ce qui expliquerait pour beaucoup l'initiative de Roger Dumas, premier directeur du pénitencier.
M-A.I

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